Le plan espagnol pour lutter contre le « blocus économique du Maroc sur Ceuta et Melilla »
Le plan espagnol pour lutter contre le « blocus économique du Maroc sur Ceuta et Melilla »
Le gouvernement espagnol prévoit de mettre en œuvre en urgence un plan stratégique pour lutter contre le «blocus économique du Maroc» sur les villes occupées de Sebta et Melilla.
L’Espagne veut accélérer la mise en œuvre d’un plan stratégique pour contrer le blocus économique imposé par le royaume du Maroc aux deux villes autonomes occupées de Ceuta et Melilla, indique un rapport du gouvernement auquel El Pais a eu accès. Le plan serait opérationnel « avant l’été », précisent des sources gouvernementales.
De façon précise, le gouvernement, pour sauver les deux villes qui sont « étouffées » par le royaume du Maroc, envisage d’intégrer Ceuta et Melilla dans l’union douanière de l’Union Européenne et de revoir leur régime économique et social.
Cela passe par des exemptions fiscales « pour stimuler le tourisme et les jeux en ligne », la création d’une zone de « prospérité partagée » avec Gibraltar.
Et le renforcement de l’activité portuaire à Melilla afin de maîtriser la rude concurrence avec le port de Nador. La nouvelle stratégie intègre aussi l’accueil des gardes de l’Agence européenne des frontières (Frontex) dans les deux villes.
Dans ce document, l’Exécutif espagnol souligne aussi le « défi sociodémographique » des présides occupés de Ceuta et due Melilla face à un flux migratoire important en provenance du royaume du Maroc et une « fracture sociale » qui est croissante du fait du manque d’opportunités et du manque d’espaces de loisirs pour une population qui est jeune.
Il alerte aussi sur la naissance des « sentiments xénophobes » et d’un certain « détachement envers l’État.
De nombreux citoyens de Ceuta et Melilla estiment que les services publics (santé, éducation et autres services sociaux) sont «de moindre qualité que la moyenne nationale et mis à la disposition des étrangers.», principalement les habitants de Nador et de Tétouan.
La crise diplomatique majeure ouverte entre le Maroc et l’Espagne après l’accueil en avril de Brahim Ghali, le leader du Front Polisario, dans un hôpital de Logrono, et la crise migratoire qui s’en est suivie avec l’entrée massive en mai de migrants à Ceuta, ont amené les deux pays à mettre l’accent sur leurs priorités : autant le Sahara constitue une question sensible pour le Maroc, autant l’Espagne tient à sa souveraineté sur Ceuta et Melilla.